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Bilan météo et climatique de août 2025 : nouvelle canicule avant une fin de mois contrastée

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié de AOÛT 2025 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les anomalies présentées sont calculées à partir des moyennes climatiques de la période de référence 1991-2020 sur l'ensemble des stations du panel.

 

Un nouveau mois au-dessus des moyennes ! Ce mois d'août a une nouvelle fois été marqué par la chaleur, permettant de terminer avec une anomalie de +1.4°C par rapport aux moyennes 1991-2020, peu ou prou identique à août 2023. Le mois d'août le plus chaud reste l’indétrônable août 2003 (+3.8°C).


Indicateur thermique national pour août 2025 depuis l'après-guerre (1945) - Infoclimat

 

Pourtant, les premiers jours du mois ont été assez frais avec une impression bien maussade par endroit. Mais cette période fraîche a fait place à des conditions excessivement chaudes.

C'est en effet une nouvelle vague de chaleur intense qui s'est installée sur une très grande partie du pays entre le 8 et le 18 août (la 51e vague de chaleur depuis 1947). Il s'agit de la seconde vague de chaleur la plus longue pour un mois d’août après la canicule d’août 2003. De nombreuses stations de la moitié Sud du pays ont franchi la barre des 40°C (parfois à plusieurs reprises comme à Nîmes, Toulouse ou encore Carcassonne), avec des pointes proches de 43°C, permettant par endroit de dépasser les valeurs historiques des étés 2003 et 2022 (>>). Certaines nuits, les températures ne chutaient pas sous les 25°C sur plusieurs villes du littoral Méditerranéen, apportant un ressenti encore plus lourd. 
 

Fort heureusement, les températures ont retrouvé des valeurs plus classiques au cours de la dernière décade, chutant parfois légèrement sous les niveaux de saison en raison d'un flux d'origine océanique particulièrement bienvenu (>>) ! 


Évolution des températures quotidiennes en France durant août 2025 et écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Une telle vague de chaleur a fortement pesé dans la balance. De ce fait, aucune station de notre panel n'a bouclé ce mois d'août sur un déficit thermique. Sur l'ensemble du réseau secondaire de Météo-France (plusieurs centaines de stations), seules six ont fini dans le négatif :  -0.1°C à Grandrieu (Lozère) et Turquestein-Blancrupt (Moselle), -0.3°C à Pontarlier (Doubs), -0.4°C à Thimert (Eure-et-Loir), -0.5°C à Quenza (Corse-du-Sud) et jusqu'à -0.7°C à Bocognano (Corse-du-Sud).

 

Les régions au Nord de la Seine ont été plus épargnées par les très fortes chaleurs au cours du mois, aboutissant à un excédent plus limité et souvent inférieur à +1°C (+0.4°C à Orléans, +0.6°C à Strasbourg, +0.9°C à Paris). A l'inverse, l'intégralité du quart Sud-Ouest ainsi que le Centre-Ouest ont subi de plein fouet cette canicule avec une anomalie mensuelle dépassant souvent les +2°C sur les stations de notre panel (jusqu'à +2.4°C à Agen, +2.5°C à Millau, et même +2.6°C à Tarbes et Brive). Trois stations du réseau secondaire finissent même au-delà de +3°C : +3.0°C à Colombies (Aveyron), +3.2°C à Cambon-et-Salvergues (Hérault) et jusqu'à +3.7°C à Lauzerte (Tarn-et-Garonne).

 

 

En termes de pluviométrie, le bilan national sur notre panel quasi à l'équilibre (+1%) cache pourtant d'importantes disparités temporelles et géographiques


Après quelques rares pluies disparates lors des tous premiers jours du mois, la longue séquence caniculaire a maintenu un temps globalement sec sur la plupart de nos régions jusqu'à la fin de la seconde décade, à l'exception de quelques orages durant la journée du 13 (>>). Il a réellement fallu attendre la 3e et dernière décade de ce mois pour renouer avec l'instabilité et l'humidité. Une goutte froide a notamment provoqué des inondations en Eure-et-Loir le 20 (>>), avant une dégradation généralisée consécutive au passage de l'ex-ouragan Erin sur nos régions (>>). En soirée du 28, la Corse a été balayée par une virulente ligne orageuse accompagnée de rafales tempétueuses (>>). Durant la nuit du 31 août au 1er septembre, ce sont de violents orages diluviens qui ont concerné la basse vallée du Rhône avec localement plus de 100mm en une heure (>>).

 

Ces pluies et orages ont globalement touché une bande allant des Pyrénées à l'Alsace, passant par l'Occitanie, le Massif-Central et la Franche-Comté. L'excédent atteint +89% à Colmar, +91% à Toulouse, +157% à Clermont-Ferrand et même +206% à Marseille. On note également +147% à Chartres en raison des fortes pluies stationnaires observées sous la goutte froide du 20 août. A l'inverse, les régions du Nord-Ouest ont été bien plus épargnées par les pluies avec un déficit qui chute parfois sous les-50%, et même en-dessous des -70% entre Normandie, Hauts-de-France et Ardennes (-73% à Lille,  -77% à Rouen, -78% à St-Quentin). 

 

Sur le réseau secondaire, les plus fortes anomalies se situent près de la Méditerranée, et notamment dans le Gard, portées par les violents orages du 31 août (+301% à Cavillargues, +345% à Uzès et même +411% à La Rouvière). C'est toutefois en Corse où l'on observe l'anomalie la plus élevée avec +455% à Quenza

Ironie du sort, c'est aussi autour de la Méditerranée où les déficits les plus notables ont été observés sur ce réseau secondaire avec trois stations Varoises sous les -90% (-90% à Seillans, -91% aux Arcs, -92% à Fréjus), et jusqu'à -96% en Corse à Porto-Vecchio

 

Traduit en cumul, nous retrouvons cette bande humide du Sud-Ouest au Nord-Est avec des valeurs souvent au-delà des 80mm sur notre panel,  et quelques stations au-delà des 100mm (113mm à Saint-Girons, 134mm à Biarritz, 159mm à Clermont-Ferrand, 160mm à Besançon). Aux abords du massif des Vosges, certaines stations secondaires ont récolté plus de 200mm (jusqu'à 216mm au Ballon-d'Alsace et 217mm à Plancher-les-Mines). Dans certaines secteurs, les précipitations de l'ensemble du mois ont en réalité été observées au cours d'une seule journée. C'est notamment le cas dans le Gard où plusieurs stations ont dépassé les 200mm avec de 80 à 120mm tombés en seulement une heure durant la nuit du 31 août au 1er septembre (222mm à Uzès et 250mm à La Rouvière). A Chartres, le cumul mensuel de 118mm est en grande partie tombé sur la seule journée du 20 août

 

Nous retrouvons les secteurs les plus secs sur les régions bordant la Manche, en Bretagne et dans le val de Loire avec parfois moins de 20mm (16mm à Caen, 15mm à Nantes). Le Roussillon, la Côte d'Azur, l'intérieur du Var et les littoraux de la Corse sont également bien en retrait (22mm à Perpignan et Nice, 12mm à Ajaccio, 4.4mm au Luc et seulement 2.4mm à Bastia). Le cumul national le plus bas est à mettre au titre de la ville de Porto-Vecchio avec un anecdotique 0.4mm

 

 

Pour terminer ce bilan, passons aux valeurs d'ensoleillement. Un mois d'août là aussi quelques peu contrasté, mais terminant sur une note positive avec un excédent de +11% sur notre panel national. Après des premiers jours assez gris, la période caniculaire a permis d'atteindre voire de dépasser les valeurs d'ensoleillement moyens d'un mois d'août sur tout le pays. Et la dernière décade plus maussade et grise n'a que peu pesé sur l'ensemble du mois.

 

Ce sont les régions les plus septentrionales, au nord de la Loire, qui ont observé un taux d'ensoleillement supérieur de +10 à +30% par rapport à la moyenne. C'est la station de la capitale (parc Montsouris) qui possède même l'excédent national le plus élevé avec +30% ! Sur la moitié Sud, cet excédent se montre plus anecdotique, avec des valeurs d'ensoleillement bien plus proches des normes (entre 0 et +10%, parfois un peu plus au pied des Pyrénées et sur Rhône-Alpes). 

 

Dans l'extrême Sud-Est,  nous basculons même très faiblement sous les moyennes classiques d'août, notamment sur la Côte d'Azur et dans l'intérieur de la Provence : jusqu'à -2% à Saint-Auban et -6% à Nice pour le plus "gros" déficit. 

 

Mais déficit ou tout juste dans les moyennes ne signifie pas "faible ensoleillement". Car en effet, les régions près de la Méditerranée et le long de la vallée du Rhône restent les seules à avoir dépassé les 300 heures de soleil cumulé au cours du mois : jusqu'à 305h à Nice, 309h à Montélimar, 316h à Montpellier, 338h à Marseille-Marignane et un maximum national de 344h à Ajaccio. Un bon nombre de villes du pays ont toutefois observé plus de 250 heures de soleil au cours du mois, avec même des valeurs de 270 à 290 heures sur le bassin Parisien et dans le Nord-Est (280h à Paris, 286h à Luxeuil).

 

Dans les Alpes, Pyrénées mais aussi près de la Manche, les nuages ont été un peu plus fréquents que sur le reste du pays avec moins de 250 heures (219h à Biarritz, 217h à Cherbourg, 216h au Touquet). L'ensoleillement le plus bas en France est pour la ville de Brest : seule station n'ayant pas réussi à atteindre les 200h (197 heures au total).

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Annecy